La
Division Leclerc en Normandie
Premier
supplément historique pour Chef de Char, la campagne de la Division Leclerc en
Normandie au sein de l’Armée du Général Patton est aussi son baptême du feu.
Si certains éléments de la division ont déjà combattu, d’autres proviennent de l’Armée d’Afrique chargée de tenir l’Algérie et le Maroc par le gouvernement de Vichy tandis que la conscription lancée dans les territoires libérés permet de combler les rangs et que le matériel américain est fourni pour l'équiper.
Si certains éléments de la division ont déjà combattu, d’autres proviennent de l’Armée d’Afrique chargée de tenir l’Algérie et le Maroc par le gouvernement de Vichy tandis que la conscription lancée dans les territoires libérés permet de combler les rangs et que le matériel américain est fourni pour l'équiper.
Après la course vers Le Mans, la division effectue un tournant et
marche vers le Nord pour aider les troupes américaines à fermer la poche qui se
forme autour de Falaise.
Leclerc
et ses hommes ne sont plus dans l’exploitation d’une percée mais ils vont
combattre des troupes allemandes entraînées, mécanisées et qui savent que les
combats à venir vont permettre (ou non) de sauver des milliers de soldats de
l’encerclement qui se profile.
L'insigne de la Division Leclerc |
La création de la division
En
1943, les troupes de l’Axe sont expulsées manu militari de l’Afrique du Nord
par les forces alliées après une campagne difficile. Dans les troupes de la
VIII Armée britannique, commandée par le Maréchal Montgomery se trouve la
brigade française alors appelée Force L qui intervient dans le Sud de la Lybie
puis monte appuyer les mouvements britanniques qui dépassent la Ligne Mareth
pour rejoindre la I Armée britannique avançant sur Tunis.
A
cette date, la France Libre s’organise militairement : profitant des
populations libérées, la conscription est lancée et les Etats Unis fournissent
le matériel nécessaire pour équiper les nouvelles divisions françaises. En
Juin, le Général de Gaulle informe que la Force L, devenue la 2 Division de la
France Libre, sera transformée en division blindée avec l’ajout de régiments
tirés de l’Armée d’Afrique. L’année passe pour les forces de Leclerc à
s’entraîner et à se familiariser avec le nouveau matériel livré par les
services logistiques américains. L’amalgame entre troupes gaullistes et anciennes
troupes vichystes est difficile mais l’intransigeance de Leclerc envers les
anciens serviteurs de Vichy a le mérite de poser des repères parfaitement
identifiables par tous.
Organiquement,
la division blindée de Leclerc est formée sur le principe des divisions
blindées américaines dites légères : 3 unités de blindés (12ème Régiment de
Cuirassiers, 12ème Régiment de Chasseurs d’Afrique et 501ème Régiment de Chars de
Combat), 3 unités d’infanterie (les 3 bataillons du Régiment de Marche du
Tchad), 1 unité de reconnaissance (1er Régiment de Marche de Spahis Marocains), 1
unité de chasseurs de chars (Régiment Blindé de Fusiliers Marins), le soutien
d’artillerie est tiré des 3ème Régiment d’Artillerie Coloniale, 40ème Régiment
d’Artillerie d’Afrique du Nord et du 64ème Régiment d’Artillerie, un bataillon du
génie (le 13ème), des transmissions, des unités de réparation, des hôpitaux de
campagne, des services, un escadron de protection du Général Leclerc qui aura
bien du mal à suivre son officier général lors de ses innombrables visites des
avant-postes !
Pas d’Italie pour les hommes de Leclerc mais l’Angleterre
En
Avril 1944, la division est embarquée et vogue vers la Grande Bretagne où se
rassemble le corps expéditionnaire chargé de débarquer en Normandie. A cette
date, la division compte 14500 soldats dont 3600 marocains et algériens
ainsi que 350 espagnols antifranquistes libérés de leurs camps de prisonniers
algériens par l’avance des alliés. L’entraînement de la division est
réalisé en coordination avec la 1ère Division Blindée polonaise équipée, elle, par les anglais.
A
la grande déception des autorités de la France Libre, la division n’est pas
dans les premières vagues du Débarquement de Normandie : l’ordre
d'embarquer n’est donné qu’à la fin du mois de Juillet et les premiers
débarquements ont lieu le 1 Août 1944 à Utah Beach. A cette date, la division est affectée à
la 3ème Armée américaine commandée par le Général Patton qui s’apprête à crever le
front allemand. La division rejoint le 15ème Corps d’armée américain pour les
mouvements qui suivent la percée de Coutances. La division fonce jusqu’au Mans.
L’apprentissage est rude : sans les signaux colorés sur leurs véhicules,
les colonnes françaises sont attaquées par les avions d’attaque alliés et les premières
pertes proviennent des amis !
Une entrée en matière prometteuse
La
fermeture de Falaise voit la division connaître ses premiers combats sérieux
contre la 9 Division Blindée allemande, arrivant du Sud de la France et chargée
de repousser la marche du 15ème Corps. La rencontre avec la division allemande est
rude : si les allemands ne tentent que des combats de retardement, une
contre-attaque menée avec le renfort des 2ème et 116ème Divisions blindées permet de
confirmer que l’entraînement est acquis et la division Leclerc gagne sa place
aux côtés des unités américaines.
Un bilan intéressant
A
l’issue de la Campagne de Normandie, les résultats des troupes de Leclerc sont
probants : 130 tués, 650 blessés et 80 disparus pour les pertes humaines,
76 véhicules blindés, 7 canons, 27 halftracks et 130 véhicules pour les pertes
matérielles. La division est cependant créditée de la destruction de 120 chars,
79 canons, 750 véhicules divers, 4500 soldats ennemis tués et 8800 prisonniers.
Les trois divisions blindées allemandes (la 2ème,
la 9ème et la 116ème) qui affrontent la division Leclerc sont détruites et les hommes de Leclerc sont en position pour
une nouvelle marche qui marquera un peu plus l’Histoire : la marche pour
libérer Paris !
Le premier supplément sur la Seconde Guerre Mondiale pour Chef de Char va donc s'atteler à vous présenter les combats menés par Leclerc et ses hommes pendant la première quinzaine du mois d'Août 1944 sur le sol français.